Cap sur Nassau/Bahamas
Nous avons
mis 31 jours de navigation d’un port à l’autre.
Nous sommes partis de Funchal/Madère direction Nassau/Bahamas. Nous avons un vent établi de 12 nœuds pour
les trois premières journées et ensuite le vent est tombe a 4/5 nœuds. Nous nous sommes mis a avance non pas sans
efforts a une moyenne de 2 nœuds. Oufff,
allons nous la traversée cette océan???
Pas d’aire, la pêche est désastreuse, des dizaines de thons navigue dans
l’ombre de notre bord et pas moyen d’en attraper un….
Après avoir navigue sous cruising
chute pour une journée et une nuit, voilà maintenant que cette allure ne
fonctionne plus (du moins elle fonctionnait plus ou moins avec beaucoup
d’effort a la barre). Voilà maintenant
deux jours que nous sommes au large de La Palma/Canaries et nous ne semblons
pas bouger. Flip flop, flip flop tout le monde a bord n’en peut plus,
on démarre le moteur pour la nuit!
Nous brulons au soleil car nous
devons dorénavant barre… Eh oui, notre
pilote automatique nous a lâché. Bien
entendu nous avons notre régulateur d’allure qui ne fonctionne que lorsqu’on
avance sous voile…. Nous brulons sous un soleil de plomb, il faut
faire gaffe, se couvrir est encore la meilleur protection!
Lendemain matin, on réattaque avec
la crusing chute tentant de descendre plus au sud a la hauteur du Cap Vert
question d’attraper les Alizées.
Difficile, nous faisons beaucoup trop Ouest sous une voile qui
refuse. Nous essayons alors d’utiliser
la chute a l’allure d’un spi… On avance
mais tellement difficile a barrer, on doit se restreindre pour la nuit, avancer
plus lentement avec 2/3 de Génois et 3 ris dans la grande voile.
Finalement, après une semaine de
navigation l’aire se pointe le nez, le bateau avance enfin et dans la bonne
direction. Génois numéro 2 tangoné
Tribord et Grande voile bâbord on avance a 4,5 nœuds!! Oh yeah!!
Et voilà qu’au crépuscule les
dauphins se pointent le nez quelques 20 d’entres eux a notre proue, on
s’excite! Ca faisait quelques jours que
pas grandes choses étaient arrivées.
La journée d’après nous avons vu une
baleine « breacher ». Je ne
saurais vous dire quelle espèce c’était mais une chose est certaine nous avons
été très impressionnés. En ce qui me
concerne, c’était la première fois que je voyais ce phénomène et ce à moins
d’un mile de nous!!!
La journée d’après, dame nature nous
offrit encore une de ses merveilles en nous envoyant une petite hirondelle
épuisée venue se refugier a bord… Nous
l’avons immédiatement adoptée et nommée Lucie.
Malheureusement pour nous et heureusement pour elle, des l’aube elle
nous a quitte. Probablement repartie rejoindre les siens sur la Cote africaine.
Nous sommes toujours à l’allure
portante avec un cap de 250 degrés. Le
régulateur d’allure semble bien fonctionné toutefois, Pollew demande de
l’attention. Il y a de la houle et nous
tanguons en plus de ces grains autour qui modifient l’aire plus rapidement que
le régulateur parvient à corriger. Y’a
pas de souci, y’a quelqu’un de quart!!
Nous avons finalement attrapé un
poisson; une petite Dorade sur le magnifique leurre confectionné par Clément grâce
aux précieux conseils de Capt’N David rencontré a Funchal.
Merci mon dieu nous avons rencontré
cette généreuse personne qui nous auras gracieusement offert une formation de pêche
aux gros poissons (espadon, dorade, wahoo, thon, etc.). Je dois mentionner qu’avant ce poisson,
depuis l’Angleterre que nous pêchions et jamais depuis nous n‘avions attrapé
quelque chose.
Depuis que nous sommes partis il
fait grand bleu. Bikini et torses nus
sont au rendez-vous!! Toutefois nous
n’arrivons pas a aller a l’est malgré nos nombreux efforts et que nous ayons dépassé
déjà les Iles Canaries. Une décision est
alors prise, nous devons changer notre destination d’arrivée qui est beaucoup
trop au Nord et jamais nous n’aurons assez d’eau pour l’atteindre. Cap sur Saint-Martin!!!
A un moment donne, nous avons commence
a apercevoir des ilots d’algues vertes flottantes. Ces algues sont devenues de plus en plus présentes
au point ou nous avons du cesser la pêche car nos lignes se remplissaient plus rapidement
que nous n’étions capable de les nettoyer.
Ces algues nous aurons accompagnées presque la moitié de notre traversée
passant du vert au jaune et finalement au orange plus nous nous rapprochions de
notre destination. Nous avons conclu que
c’était leur période de pollinisation et qu’elles suivaient les courants océaniques
d’Est en Ouest pour finalement s’éteindre à
la fin de leur traversée.
C’est ainsi que c’est déroulé notre traversée
de l’Atlantique. Tout au long nous avons
eu grand bleu. Toutefois très peu de
vent était au rendez-vous les Alizées très faibles. Une moyenne de 10-15 nœuds de vents stables
pour une journée et ensuite, presque rien ou encore 20 nœuds. Quelques fois nous avons pu laisser la même
configuration de voile pour un jour ou deux, le régulateur fonctionnait bien l’équipage
devant seulement assurer la veille. D’autres fois, nous avons changé près de 5
fois notre configuration pour finalement opter pour le moins pire résultat et
avancer a deux nœuds. Nous avons fait
une vitesse moyenne de 5 nœuds avec des pointes a 6 nœuds.
Aujourd’hui nous en sommes a 26
jours de mer et, je crois, nous commençons tous en avoir raz le pompon. 3 Personnes a bord de 36 pieds de bateau ca
ne fait pas beaucoup de pieds carres par individu mais le fait de ne pas
pouvoir disposer de son corps comme bon nous semble parait être le facteur le
plus irritant. J’entends ici par
disposer de son corps dans son entièreté sans devoir constamment offrir une
main pour le bateau. Cela semble
superflu mais un bateau est un espace clos en mouvement a bord duquel
constamment nous devons nous tenir…. C
fatiguant a la longue. J’imagine que
c’est pour ca qu’on dort tant!!
Aujourd’hui nous en sommes a 26
jours de mer et, je crois, nous commençons tous en avoir raz le pompon. 3 Personnes a bord de 36 pieds de bateau ca
ne fait pas beaucoup de pieds carres par individu mais le fait de ne pas
pouvoir disposer de son corps comme bon nous semble parait être le facteur le
plus irritant. J’entends ici par
disposer de son corps dans son entièreté sans devoir constamment offrir une
main pour le bateau. Cela semble
superflu mais un bateau est un espace clos en mouvement a bord duquel
constamment nous devons nous tenir…. C
fatiguant a la longue. J’imagine que
c’est pour ca qu’on dort autan!!
Et enfin, 31 jours, a l’aube, une
roche se dessine. Enfin je vais pouvoir
manger mon steak sauce Roquefort, french fries accompagné d’une salade
verte. J’en rêve depuis maintenant des
semaines!!!
***
PETITE ENTREVUE A MOI-MEME
QU’EST-CE QU’ON FAIT DE NOS
JOURNÉES?
En générale le temps est long mais
ca passe vite. Les journées sont tous
pareils mais aucunes ne se ressemblent.
Il y a toujours quelque chose à
faire (une réparation, un repas a cuisiner, un entretient ménager, etc.) et
tout ce qui se fait pend du temps.
Passer le balais peut prendre jusqu'à une demi heure dépendant combien
d’objets faut-il bouger pour atteindre la dite surface en plus d’ajouter le
facteur « état de la mer » qui parfois rend presque impossible la
seule idée d’aller faire pipi.
L’espace temps se divise comme suit;
chacun fait ses quarts de veille ce qui signifie être en charge de naviguer le
bateau sous les instructions du capitaine. Nous faisons 3 heures de quart et 6 heures de
repos et ainsi de suite jour et nuit. En
permanence une personne est réveillée et une autre dort!
Nous avons les mêmes taches de la
vie courante en plus de la navigation.
Il faut nettoyer le bateau, faire à manger, pêcher, etc. Tout est long et difficile à accomplir donc
cuisiner et nettoyer occupe la majeure partie de notre temps.
QU’EST-CE QU’ON MANGE?
On mange bien à Bord de Pollew. Nous avons certainement mangé frais la
première semaine; Saucisses, ragout, viande froide pour les sandwichs etc. La majorité des fruits et légumes (avocat,
mangue, fruit de la passion) ont certainement tenu 2 semaines. Nous avons mangé des bananes (car nous avons
acheté un régime vert) la deuxième et la troisième semaine et nous avons réussi
a conserver des tomates et des oranges jusqu'à la dernière semaine!!!!
Au delà de tout ca et bien notre diète
est principalement composée de patates, riz, pates alimentaires et pain que,
bien entendu, nous boulangeons à bord.
On mange du poisson (quand on en attrape) des chilis, des fallafels, des
currys indiens, etc. Bref, on ne meurt
pas de faim!!!
AVEZ-NOUS EU DES BRIS?
De la ou je viens on
dit : ²Tout ce
qui sert s’use! ². Évidemment que nous avons eu des bris
toutefois rien que je ne qualifierais de majeur.
De nombreuse tasses ont ete cassees.
La radio VHF semble décédée. Il faudra la faire inspecter mais tout porte
a croire qu’elle se serait de ses beaux jours.
Le varan du pilote automatique a
rendu l’âme. Rien d’étonnant le truc
devait avoir 15 ans si ce n’est pas plus et nous lui avons demander de
travailler probablement plus que tout ce qu’il avait accompli auparavant.
Et notre régulateur d'allure a perdu deux soudures.....
Le rail de tangon qui nous
permettait de tangoner les voiles jumelles s’est tordu et par le fait même
dériveter. Ce sera probablement la
dernière fois que nous utiliserons les tangons jusqu'à ce qu’une réparation solide
soit effectue a notre destination finale; Canada.