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mardi 26 mai 2015

LA PETITE HISTOIRE D’UNE LONGUE TRAVERSÉE DE L’ATLANTIQUE


Cap sur Nassau/Bahamas

Nous avons mis 31 jours de navigation d’un port à l’autre.  Nous sommes partis de Funchal/Madère direction Nassau/Bahamas.  Nous avons un vent établi de 12 nœuds pour les trois premières journées et ensuite le vent est tombe a 4/5 nœuds.  Nous nous sommes mis a avance non pas sans efforts a une moyenne de 2 nœuds.  Oufff, allons nous la traversée cette océan???  Pas d’aire, la pêche est désastreuse, des dizaines de thons navigue dans l’ombre de notre bord et pas moyen d’en attraper un…. 

Après avoir navigue sous cruising chute pour une journée et une nuit, voilà maintenant que cette allure ne fonctionne plus (du moins elle fonctionnait plus ou moins avec beaucoup d’effort a la barre).  Voilà maintenant deux jours que nous sommes au large de La Palma/Canaries et nous ne semblons pas bouger.   Flip flop,  flip flop tout le monde a bord n’en peut plus, on démarre le moteur pour la nuit!

Nous brulons au soleil car nous devons dorénavant barre…  Eh oui, notre pilote automatique nous a lâché.  Bien entendu nous avons notre régulateur d’allure qui ne fonctionne que lorsqu’on avance  sous voile….  Nous brulons sous un soleil de plomb, il faut faire gaffe, se couvrir est encore la meilleur protection!

Lendemain matin, on réattaque avec la crusing chute tentant de descendre plus au sud a la hauteur du Cap Vert question d’attraper les Alizées.  Difficile, nous faisons beaucoup trop Ouest sous une voile qui refuse.  Nous essayons alors d’utiliser la chute a l’allure d’un spi…  On avance mais tellement difficile a barrer, on doit se restreindre pour la nuit, avancer plus lentement avec 2/3 de Génois et 3 ris dans la grande voile.

Finalement, après une semaine de navigation l’aire se pointe le nez, le bateau avance enfin et dans la bonne direction.  Génois numéro 2 tangoné Tribord et Grande voile bâbord on avance a 4,5 nœuds!!  Oh yeah!! 

Et voilà qu’au crépuscule les dauphins se pointent le nez quelques 20 d’entres eux a notre proue, on s’excite!  Ca faisait quelques jours que pas grandes choses étaient arrivées.

La journée d’après nous avons vu une baleine « breacher ».  Je ne saurais vous dire quelle espèce c’était mais une chose est certaine nous avons été très impressionnés.  En ce qui me concerne, c’était la première fois que je voyais ce phénomène et ce à moins d’un mile de nous!!!

La journée d’après, dame nature nous offrit encore une de ses merveilles en nous envoyant une petite hirondelle épuisée venue se refugier a bord…  Nous l’avons immédiatement adoptée et nommée Lucie.  Malheureusement pour nous et heureusement pour elle, des l’aube elle nous a quitte.  Probablement repartie rejoindre les siens sur la Cote africaine.

Nous sommes toujours à l’allure portante avec un cap de 250 degrés.  Le régulateur d’allure semble bien fonctionné toutefois, Pollew demande de l’attention.  Il y a de la houle et nous tanguons en plus de ces grains autour qui modifient l’aire plus rapidement que le régulateur parvient à corriger.  Y’a pas de souci, y’a quelqu’un de quart!!



Nous avons finalement attrapé un poisson; une petite Dorade sur le magnifique leurre confectionné par Clément grâce aux précieux conseils de Capt’N David rencontré a Funchal.  


Merci mon dieu nous avons rencontré cette généreuse personne qui nous auras gracieusement offert une formation de pêche aux gros poissons (espadon, dorade, wahoo, thon, etc.).  Je dois mentionner qu’avant ce poisson, depuis l’Angleterre que nous pêchions et jamais depuis nous n‘avions attrapé quelque chose.

Depuis que nous sommes partis il fait grand bleu.  Bikini et torses nus sont au rendez-vous!!  Toutefois nous n’arrivons pas a aller a l’est malgré nos nombreux efforts et que nous ayons dépassé déjà les Iles Canaries.  Une décision est alors prise, nous devons changer notre destination d’arrivée qui est beaucoup trop au Nord et jamais nous n’aurons assez d’eau pour l’atteindre.  Cap sur Saint-Martin!!! 

A un moment donne, nous avons commence a apercevoir des ilots d’algues vertes flottantes.  Ces algues sont devenues de plus en plus présentes au point ou nous avons du cesser la pêche car nos lignes se remplissaient plus rapidement que nous n’étions capable de les nettoyer.  Ces algues nous aurons accompagnées presque la moitié de notre traversée passant du vert au jaune et finalement au orange plus nous nous rapprochions de notre destination.  Nous avons conclu que c’était leur période de pollinisation et qu’elles suivaient les courants océaniques d’Est en Ouest pour finalement s’éteindre à
 la fin de leur traversée.



C’est ainsi que c’est déroulé notre traversée de l’Atlantique.  Tout au long nous avons eu grand bleu.  Toutefois très peu de vent était au rendez-vous les Alizées très faibles.  Une moyenne de 10-15 nœuds de vents stables pour une journée et ensuite, presque rien ou encore 20 nœuds.  Quelques fois nous avons pu laisser la même configuration de voile pour un jour ou deux, le régulateur fonctionnait bien l’équipage devant seulement assurer la veille. D’autres fois, nous avons changé près de 5 fois notre configuration pour finalement opter pour le moins pire résultat et avancer a deux nœuds.  Nous avons fait une vitesse moyenne de 5 nœuds avec des pointes a 6 nœuds.

Aujourd’hui nous en sommes a 26 jours de mer et, je crois, nous commençons tous en avoir raz le pompon.  3 Personnes a bord de 36 pieds de bateau ca ne fait pas beaucoup de pieds carres par individu mais le fait de ne pas pouvoir disposer de son corps comme bon nous semble parait être le facteur le plus irritant.  J’entends ici par disposer de son corps dans son entièreté sans devoir constamment offrir une main pour le bateau.  Cela semble superflu mais un bateau est un espace clos en mouvement a bord duquel constamment nous devons nous tenir….   C fatiguant a la longue.  J’imagine que c’est pour ca qu’on dort tant!!



Aujourd’hui nous en sommes a 26 jours de mer et, je crois, nous commençons tous en avoir raz le pompon.  3 Personnes a bord de 36 pieds de bateau ca ne fait pas beaucoup de pieds carres par individu mais le fait de ne pas pouvoir disposer de son corps comme bon nous semble parait être le facteur le plus irritant.  J’entends ici par disposer de son corps dans son entièreté sans devoir constamment offrir une main pour le bateau.  Cela semble superflu mais un bateau est un espace clos en mouvement a bord duquel constamment nous devons nous tenir….   C fatiguant a la longue.  J’imagine que c’est pour ca qu’on dort autan!!

Et enfin, 31 jours, a l’aube, une roche se dessine.  Enfin je vais pouvoir manger mon steak sauce Roquefort, french fries accompagné d’une salade verte.  J’en rêve depuis maintenant des semaines!!!











***



PETITE ENTREVUE A MOI-MEME


QU’EST-CE QU’ON FAIT DE NOS JOURNÉES?


En générale le temps est long mais ca passe vite.  Les journées sont tous pareils mais aucunes ne se ressemblent.

Il y a toujours quelque chose à faire (une réparation, un repas a cuisiner, un entretient ménager, etc.) et tout ce qui se fait pend du temps.  Passer le balais peut prendre jusqu'à une demi heure dépendant combien d’objets faut-il bouger pour atteindre la dite surface en plus d’ajouter le facteur « état de la mer » qui parfois rend presque impossible la seule idée d’aller faire pipi.

L’espace temps se divise comme suit; chacun fait ses quarts de veille ce qui signifie être en charge de naviguer le bateau sous les instructions du capitaine.  Nous faisons 3 heures de quart et 6 heures de repos et ainsi de suite jour et nuit.  En permanence une personne est réveillée et une autre dort!

Nous avons les mêmes taches de la vie courante en plus de la navigation.  Il faut nettoyer le bateau, faire à manger, pêcher, etc.  Tout est long et difficile à accomplir donc cuisiner et nettoyer occupe la majeure partie de notre temps.



QU’EST-CE QU’ON MANGE?

On mange bien à Bord de Pollew.  Nous avons certainement mangé frais la première semaine; Saucisses, ragout, viande froide pour les sandwichs etc.  La majorité des fruits et légumes (avocat, mangue, fruit de la passion) ont certainement tenu 2 semaines.  Nous avons mangé des bananes (car nous avons acheté un régime vert) la deuxième et la troisième semaine et nous avons réussi a conserver des tomates et des oranges jusqu'à la dernière semaine!!!!

Au delà de tout ca et bien notre diète est principalement composée de patates, riz, pates alimentaires et pain que, bien entendu, nous boulangeons à bord.  On mange du poisson (quand on en attrape) des chilis, des fallafels, des currys indiens, etc.  Bref, on ne meurt pas de faim!!!



AVEZ-NOUS EU DES BRIS?

De la ou je viens on dit :  ²Tout ce qui sert s’use! ².  Évidemment que nous avons eu des bris toutefois rien que je ne qualifierais de majeur.

De nombreuse tasses ont ete cassees.

La radio VHF semble décédée.  Il faudra la faire inspecter mais tout porte a croire qu’elle se serait de ses beaux jours.

Le varan du pilote automatique a rendu l’âme.  Rien d’étonnant le truc devait avoir 15 ans si ce n’est pas plus et nous lui avons demander de travailler probablement plus que tout ce qu’il avait accompli auparavant.

Et notre régulateur d'allure a perdu deux soudures.....

Le rail de tangon qui nous permettait de tangoner les voiles jumelles s’est tordu et par le fait même dériveter.  Ce sera probablement la dernière fois que nous utiliserons les tangons jusqu'à ce qu’une réparation solide soit effectue a notre destination finale; Canada.